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L’histoire du palais Garnier

Posté le 28 novembre 2014 par Benjamin dans

Si le palais Garnier est aussi connu sous le nom d’Opéra de Paris, il représente à lui tout seul une véritable galerie d’art : son fondateur a réuni différentes composantes de l’art avec des décorations, peintures, sculptures et mosaïques qui fascinent encore de nos jours. Toute la richesse, l’audace et l’éclectisme de son créateur se sont traduits dans l’architecture de ce palais. Des expositions sont présentées dans ce lieu emblématique, marqué par plusieurs mouvements artistiques. Aujourd’hui nous vous proposons de plonger dans l’histoire de cet incontournable monument parisien, qui a connu le succès dès son inauguration au XIXe siècle.

Un projet napoléonien

L’histoire du palais Garnier fait écho à l’Académie royale de Danse fondée par Louis XIV au XVIIe siècle qui avait pour objectif de former les artistes et codifier l’art chorégraphique.

Le 14 janvier 1858 l’empereur Napoléon III et sa femme réchappent de peu aux bombes lancées par des anarchistes italiens à la solde de Felice Orsini devant l’Opéra de la rue Le Peletier. Cet attentat fera huit morts et près de cent-cinquante blessés et c’est au lendemain de ce drame que naît le projet de construction d’un « nouvel opéra » à la demande de Napoléon III.

Deux ans plus tard, en 1860, l’empereur se décide à organiser un concours qui s’inscrit dans les grands travaux de rénovation de la capitale, dirigés par le baron Haussmann, alors préfet de la Seine. Napoléon cherche à édifier l’Académie impériale de musique et de danse, un monument dédié à l’art chorégraphique mais aussi lieu de rencontre de la bourgeoisie montante, symbole de l’impérialisme.

Un architecte méconnu

Parmi les 171 candidats au concours lancé par Napoléon, le nom de Charles Garnier ne pouvait évoquer tout le talent qu’il possédait alors. Cet architecte était méconnu face à de grands noms comme Eugène Viollet-le-Duc, qui travaillait à l’époque sur le projet du nouveau Louvre et était le favori de l’impératrice. Pour autant, l’audace et le génie artistique de Garnier feront de lui le vainqueur de ce concours en 1861, fort d’avoir remporté le Grand Prix de Rome en 1848, prix attribué aux seuls artistes qui ont atteint une parfaite maîtrise de leur art. Charles Garnier est alors en charge de la réalisation du nouvel opéra qui s’inscrit dans la continuité du Paris haussmannien de la fin du second Empire.

La naissance d’un opéra grandiose

Dès le début de la construction de l’opéra, Charles Garnier tiendra à superviser lui-même les travaux et choisira les artistes qui travailleront dessus, à savoir soixante-treize sculpteurs, quatorze peintres et des mosaïstes.

Toutefois des événements historiques majeurs vont perturber les travaux et les retarder : la guerre de 1870 entre la France et la Prusse entraîne la chute du Second Empire et signera l’arrêt des travaux du « Palais Garnier » jugé symbole du pouvoir impérial au moment où une république allait s’instituer. L’architecte est renvoyé. En 1871, les événements de la Commune de Paris aboutissent à l’utilisation des salles de l’opéra par les communards comme entrepôts. Les sous-sols de l’opéra quant à eux serviront de cachot aux Versaillais pour l’exécution de nombreux communards. En plus de ces bouleversements, les coûts des travaux sont colossaux, ce qui va remettre en question la reprise de la construction.

Finalement, l’incendie dans la salle d’opéra provisoire Le Peletier en 1873 va déterminer l’avenir de l’opéra car c’est suite à cet incident que sera permise sa finition. Tous ces événements qui se sont enchaînés empêcheront Napoléon de voir de son vivant l’aboutissement de la construction de l’édifice. Malgré le sentiment de ne pas être totalement satisfait de son œuvre, Garnier reconnaîtra la qualité de réalisation des artistes. Après quinze années de travail, l’opéra est finalement inauguré sous la troisième République, le 5 janvier 1875.

L’Opéra de Paris sera classé monument historique en 1923. Il est composé de marbre et d’or, possède 2 131 places assises, dispose de salles de répétitions, de foyers et d’une bibliothèque-musée. Encore aujourd’hui, il fascine par « la richesse de ses décors, ses sculptures, bustes, mosaïques, jeux de couleurs et de lumières » (Source : OperaDeParis.fr).

Un mélange de légende et de fiction : le Fantôme de l’Opéra

Charles Garnier a dû faire face à une autre difficulté pendant les travaux, interrompant ces derniers : il n’avait pas prévu qu’une nappe phréatique présente sous l’opéra au niveau des fondations viendrait créer des infiltrations d’eau. Afin de remédier au problème, l’architecte réussit à isoler les sous-sols à l’aide d’un double mur et crée une grande cuve en béton pour recueillir toute l’eau et soutenir la scène. A partir de ce phénomène est née une légende, celle du Fantôme de l’Opéra, que l’on retrouve dans le roman de Gaston Leroux. Selon la légende, ce fantôme serait dans le sous-sol de l’opéra. C’est suite à la découverte d’un squelette datant de la période de la Commune que la légende du fantôme naquit.

Le palais Garnier en quelques chiffres

  • Surface totale : 11 237 mètres carrés
  • Longueur totale : 173 mètres
  • Largeur maximale : 125 mètres
  • Hauteur du fond de la cuve à la lyre d’Apollon : 73,60 mètres
  • Grand Escalier : 30 mètres de haut
  • Grand Foyer : 18 mètres de haut, 54 mètres de long, 13 mètres de large
  • Salle : 20 mètres de haut, 32 mètres de profondeur, 31 mètres de large
  • Scène : 60 mètres de haut, dont 45 mètres de cintres et 15 mètres de dessous, 27 mètres de profondeur, 48,5 mètres de large pour 16 mètres d’ouverture de scène

Plus d’informations sur http://visitepalaisgarnier.fr/fr/lhistoire/histoire-de-lopera-de-paris

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